Plus de la moitié des entrepreneur·e·s ont envie d’arrêter

Santé mentale des entrepreneur·e·s en berne, des conseils pour soutenir vos collègues musulmans + des offres d'emploi à impact

Je me pose toujours la question : jusqu'à quel point peut-on être honnête dans sa newsletter, et quelle est la limite de la transparence et de la vulnérabilité envers les lecteurs ? Il faut beaucoup de courage pour se libérer des faux-semblants et admettre que, en ce moment, c'est un véritable parcours du combattant !

De nature plutôt très optimiste, je suis dans un mood assez particulier. Ces derniers mois, j’ai face à de nombreuses déceptions professionnelles, entre des négociations fleuves, des clients aux attentes démesurées pour des budgets aussi secs que le désert de Gobi. Heureusement, que je suis la fille aînée de la résilience 😂

Suis-je la seule ? 

En scrollant sur les internets, j’ai lu que près de la moitié des entrepreneurs envisagent de quitter leur start-up cette année. Et pour cause une grosse dose d’anxiété, l’instabilité financière, etc. 

Dans le contexte actuel, selon une étude Sifted, 55 % des fondateurs ont déclaré avoir souffert d'insomnie au cours de l'année écoulée, 53 % ont évoqué l'épuisement professionnel. La santé mentale est mise à rude épreuve : 39 % ont déclaré avoir souffert de dépression, et presque tous les entrepreneurs (85 %) ont déclaré avoir vécu un stress élevé.

Remonter la pente

Dans les périodes de turbulence, la pire option est de s’isoler. Il est important d’échanger avec des pair·e·s, partager sa réalité, ses challenges et mettre en place les bonnes actions pour continuer d’avancer. Des millions de mercis à mon support système et à mes buddies. As Beyoncé said : “I give myself 24 hours to wallow in pain, cry my heart out. And 24 hours to come up with how to move past it”. 

Durant mon introspection, j’ai bien aimé cet article d’Usbek & Rika qui partage une réflexion intéressante sur le burn-out militant des écologistes, des féministes ou des antiracistes.

Dans Féminisme et Réseaux sociaux, une histoire d’amour et de haine (éditions Hors d’atteinte), l’essayiste raconte la course à la pureté militante à l’œuvre dans certains milieux féministes et antiracistes. Certains activistes sont épinglés pour leur manque de rigueur ou d’intransigeance et sont éjectés du groupe.

Oser dire non 

Quand on travaille sur des problématiques aussi sensibles, ce sont des ajustements perpétuels entre le business et les valeurs. En ce qui me concerne, je priorise toujours l’intégrité, mais cela a un coût financier. Là encore, il faut être à l’aise dans ses baskets pour assumer ses choix et oser dire non. 

En ce qui concerne la santé mentale, j'ai découvert que Dernière Rénovation, un collectif écologiste, a par exemple travaillé sur une prévention collective de la santé mentale, avec des temps de parole après chaque action et la permanence d'un cercle d'écoute pour les activistes.

Inspiration au pays du sirop d’érable 

J’ai rarement vu ce type de collectif en France ! Mais lors de mon dernier voyage au Canada, j’avais repéré une initiative du Centech, un campus de start-up à Montréal qui propose une cellule d’accompagnement pour la santé mentale des entrepreneurs avec des psychologues associés. 

“Comment accompagner un entrepreneur au bout du rouleau ? Un entrepreneur devient toxique car il n’est plus capable de gérer ses émotions, témoigne Martin Enault, entrepreneur en résidence en chef du Centech et fervent défenseur de la santé mentale. Et d’ajouter : “C’est souvent une mauvaise santé mentale qui plante les boîtes et non le financement”.

Gestion des conflits 

Dans le lot des difficultés d’une start-up qui peuvent entraîner des mental breakdown, il y a la question du financement, l'exécution du projet, les nouvelles directives, la relation conflictuelle avec les associés… D’ailleurs, toujours selon la même étude de Sifted, des dizaines de fondateurs ont déclaré qu'ils envisageaient de partir ou qu'ils avaient récemment quitté en raison d'un conflit entre les fondateurs. It could be rollercoaster ! 

Et parce que les entrepreneurs sont parfois schizophrènes, alors que 39% pensent à faire une pause, 30% prévoient de trouver un nouveau job, et 28% s'imaginent déjà en train de monter une autre boîte.

Still I rise

En ce qui me concerne, j'ai encore plein de belles choses à réaliser avec Test&Work, tant sur le volet éditorial que sur l'accompagnement des organisations avec les workshops et les conférences. J'y mets donc toute mon énergie et ma bonne humeur, même si tous les jours ne sont pas toujours roses. Chez moi, on dit : "Bambou ka plié mé pa ka casé" (Traduction : le bambou se plie mais ne se casse pas !).

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🟣 Ce que je partage 

Le Ramadan vient de démarrer voici un petit guide pour être un ou une bonne allié·e avec vos collègues musulmans et éviter de poser des questions inutiles. 

J’ajoute mon grain de sel : 

• Évitez les questions inutiles. C’est un peu la même rengaine chaque année, mais le ramadan est un jeune sec : donc pas d’eau, pas de café, pas de thé. 

• Évitez les réflexions types : “je ne pourrais jamais, franchement ça doit être dur, etc.” Il ne s’agit pas de vous et ces commentaires sont parfois offensants pour les personnes concernées. Et ce n’est pas qu’on ne peut plus rien dire, c’est qu’en 2024, il existe beaucoup trop de ressources pour continuer de poser des questions insignifiantes.

• Que peut faire le/la manager ? Engagez une conversation honnête et respectueuse avec les personnes concernées pour leur demander leur besoin et voir ce qu’il est possible de mettre en place.

• Proposez un ajustement des horaires de travail dans la mesure du possible.

🟣 Offres d’emploi à impact 

• Chargé·e de projet diversité & inclusion f/h - Bash - Alternance

• Chargé de projet Diversité Equité & Inclusion IT GROUP (H/F) - BNP Paribas - Alternance - 24 mois 

• Chargé de mission égalité et inclusion - AFD - CDD 

• Social Impact & Sustainability Coordinator EMEA - Estée Lauder - CDI 

• Chargé de Mission RSE, Inclusion et Diversité f/h - RATP - CDI 

*Attention, ces offres sont pertinentes, mais je ne peux absolument pas garantir que ces entreprises soient 100% inclusives.

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