Le Queer Design pour mieux travailler ?
Mois des fiertés - augmentation des discriminations - fin de l’impact washing ?
Récemment, j’ai découvert le travail de Sloan Leo Cowan, fondateur de FLOX Studio, une agence de design engagée et fervent défenseur du “Queer Design”.
Comprendre : une orientation alternative de la conception pour s’éloigner de la normativité et de la linéarité.
En clair, cette méthode favorise un processus de création plus inclusif qui prend en compte différentes perspectives, identités de genre et notamment les expériences des personnes queer.
Dans une tribune, Sloan Leo Cowan explique que lier la théorie queer au design s’inspire de “l'articulation de la queerness de bell hooks”. (NDLR : autrice et intellectuelle afroféministe).
Et de préciser qu’ici, on parle de “queer” non pas en termes de relations sexuelles uniquement, mais plutôt d'une approche “queer” qui prend en compte la globalité et la singularité des individus.
💡 Ce qu’il faut retenir ? Que vous soyez designer dans la mode, architecte, développeur dans la tech, graphiste, concepteur de jeux vidéo, l’approche “Queer Design” vous permettra d’aborder un processus de création plus humain, plus accessible, plus authentique... Et in fine, la création de produits et services plus inclusifs, innovants et plus adaptés aux besoins de vos utilisateurs.
Outsider
💜 Le cas Her - L'approche "Queer Design" rejoint les idées de Robyn Exton, fondatrice de Her, une application de rencontres pour femmes lesbiennes et bisexuelles.
Lancée en 2015, Her se distingue par des fonctionnalités adaptées aux besoins de celleux qui ne se retrouvent pas sur des applis mainstream comme Tinder, Happn, ou Bumble.
"Ces plateformes ont du mal à se détacher d'un male gaze excluant", regrette Robyn Exton.
“Je me servais d'un site de rencontres pour lesbiennes au Royaume-Uni et c'était affreux. L'interface était faite pour les hommes, beaucoup de profils étaient faux. Rien n'était vraiment destiné aux femmes ou à ma vie à l'époque”, ajoute celle qui a décidé de corriger le tir.
👑 Winneuse : Aujourd'hui, Her revendique 7 millions d'utilisateurs dans plus de 113 pays.
Numbers don’t lie
En France, en 2024, 77% des salarié·e·s considèrent leur organisation comme bienveillante à l'égard de la communauté LGBT, selon le baromètre LGBT-L'Autre Cercle-Ifop. “Mais Il y a des nuances", analyse Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre Cercle à France-Info.
Les discriminations persistent : 53% des salariés LGBT déclarent avoir déjà été insultés. Dans 40% des cas, les victimes de moqueries ou de propos vexants n'en ont parlé à personne. “Ces propos-là sont tellement banalisés qu'on ne les voit plus", regrette Catherine Tripon.
Double peine pour les employées transgenres : Le baromètre révèle également des "zones d'ombre" concernant les employés transgenres et non-binaires : près de 35% (contre 21% des employés LGBT) ont constaté des traitements inégaux à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
💡Ce qu’il faut retenir ? Les entreprises progressent, mais les préjugés persistent. Voici un top 10 des entreprises les plus LGBT friendly, avec Apple et Amazon en tête du classement.
À lire aussi : Les réseaux LGBT + sont-ils (vraiment) un tremplin pour la carrière ? Hum, pas vraiment ! Les Echos Start.
Vu d’ailleurs
Le point de vue de Darell Schuurman, cofondateur du Canadian Gay & Lesbian Chamber of Commerce, une organisation qui aide les entrepreneurs LBTQIA+ à croître leur business, rencontré à Toronto en octobre dernier.
La peur de l'auto-identification
“Pour la communauté queer, l'une des choses qui reste encore vraiment difficile est la peur de l'auto-identification, cette crainte d'être reconnu.e en tant qu'entrepreneur.e queer.
N’oublions pas qu'il n’y a pas si longtemps, on pouvait être licencié.e à cause de son homosexualité si l'on travaillait au sein du gouvernement fédéral, par exemple ! Il y a donc toujours - et à juste titre - ce sentiment d'hésitation à s'engager activement sur la voie de l'identité."
💡 La leçon à retenir : Pour casser les stéréotypes, il est important de créer des espaces safe, avec des gens formés pour accueillir des informations sensibles. Rappelons que pour libérer la parole, il faut se sentir en sécurité.
Inclusive tech ou pas
Transparency matters - Pour plus de transparence sur les salaires, Virgile Raingeard, CEO de Figures a annoncé sur LinkedIn un partenariat avec Welcome to the Jungle France, permettant à leurs clients d'accéder à des données de marché Figures directement dans leur interface.
Alors quoi ? En plus d’avoir accès à l’offre d’emploi, bénéficier d’un benchmark des salaires est un vrai plus pour préparer les entretiens, et dénicher des billes pour alimenter les négociations salariales.
💸 Make money great again
Fin de l’impact washing ? Des fonds européens de capital-risque appellent à clarifier la notion d'impact. Baptisé United For Impact, le mouvement réunit 47 fonds à impact comme Ring Capital, Raise Impact, Citizen Capital, qui demandent des "ajustements réglementaires" au niveau européen. Les Echos
🧠 Alors quoi ? Comme je l'ai déjà mentionné dans un numéro précédent, il est crucial de clarifier la notion d'impact afin d'éviter les confusions et de garantir des critères clairs et précis, sans ambiguïté.
Cette clarification est essentielle pour lutter contre l'impact washing. C’est aussi une sacrée opportunité pour pointer le manque de considération du volet social dans les discussions sur les sujets ESG.
Better workplace pour nos seniors
Great news - La Charte en faveur de l'emploi des plus de 50 ans, co-initiée par L'Oréal et le Club Landoy - groupe Bayard, vient de dépasser les 100 entreprises signataires.
Plusieurs start-up, dont Brevo, Malt et Ledger, viennent de signer une charte pour favoriser l'emploi des plus de 50 ans. Seulement 1,3 % des salariés de la French Tech proviennent de cette tranche d'âge. Les Echos
Le chiffre
22 %
C’est le pourcentage de femmes dans les équipes travaillant dans l'intelligence artificielle au niveau mondial, selon les chiffres du forum économique mondial, rappelle l'Unesco.
Pick & Choose
Les Echos - Tout le monde a un avis sur l’IA. La messagerie Slack a sondé 10 000 cols blancs sur six marchés clés, dont la France, sur leur usage de l'intelligence artificielle au travail. 81 % des personnes utilisant déjà l'intelligence artificielle au travail déclarent bénéficier de ces avantages en termes de productivité.
Maddyness - Comment ces startups qui ont souffert pendant le Covid ont réussi à redresser la barre ? Les CEO de Comet Meetings, Kactus (ex-Bird Office) et Ulysse ont raconté comment la crise sanitaire les a poussés à s’adapter pour se démarquer de leurs concurrents. Il est important de normaliser les moments durs dans la vie d’une entreprise.
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