Fashion Week : Les visages changent, mais la mode reste encore peu inclusive

La mode pour tous.tes

Nous sommes à J-1 de la clôture de la Fashion Week ! Je n'ai aucune expertise dans ce domaine, mais j'ai repéré quelques initiatives en faveur d'une mode un peu moins guindée, que je suis ravie de partager avec vous.

Primo, j’ai échangé avec Mounia Kahlaoui, la fondatrice de "Moumoune", une agence de mannequinat spécialisée dans les profils pluriels, lancée en mars 2023. 

La mode de l’autre côté du périph 

Nous avons parlé de sa mission qui est de rendre la mode plus inclusive en se positionnant comme la voix des profils en manque de représentation.

"Je viens de l'autre côté du périph, j'avais envie de faire quelque chose qui me ressemble", résume l’entrepreneure.

Nous avons aussi - longuement - discuté de la complexité de cette industrie faussement progressiste ! "Les attentes des consommateurs évoluent, les visages des vitrines changent, mais en interne, les décideurs restent les mêmes et nous avons encore une longue marge de progression en termes d’inclusion", observe la jeune femme, bien décidée à dépoussiérer le secteur.

Aujourd'hui, lorsque les marques viennent chez Moumoune, c'est pour dénicher des visages différents.

“Les profils que je représente ont longtemps été considérés comme hors normes et peu attractifs sur le marché de la beauté”, analyse Mounia, qui passe parfois de longues heures à éduquer, évangéliser, sensibiliser.

🚀 Les marques bougent

Le quotidien peut vite devenir éreintant ! Déterminée à changer la narrative, Mounia préfère voir le verre à moitié plein. “Ce n’est pas toujours évident d'avoir les bons éléments de langage dans une industrie aussi ambivalente. Une chose est sûre, les marques commencent à comprendre le mouvement. Récemment, j'ai reçu une demande d’une directrice de casting de Tommy Hilfiger en Allemagne", indique-t-elle.

Enfin, comme de nombreux acteurs·trices de l'impact, nous avons discuté de la question éternelle : comment s'assurer de ne pas faire du "bullshit" et trouver un équilibre entre ses convictions et l'évolution de son activité.

"J'ai vite compris qu'il fallait poser un cadre de travail clair", explique la fondatrice de Moumoune.

Chacun des clients qui font appel à ses services signe une charte qui les engage à offrir aux modèles un environnement de travail sain et respectueux de leur intégrité.

Pour une personne en situation de handicap, la marque doit s'assurer que le modèle puisse accéder au lieu du shooting. Cela évite qu'un modèle en fauteuil roulant se retrouve dans un lieu sans ascenseur. “Pour un mannequin aux cheveux texturés, le client doit s'assurer de prévoir des professionnels qui ont cette compétence",cite-t-elle à titre d'exemple.

Pour découvrir son travail, c’est par ici.

🤝 La mode pour tous.tes 

👏🏾 Bravo aux jeunes créateurs.trices de Casa 93, une école de mode gratuite et sans condition de diplôme qui ont présenté leur collection lors de la Fashion Week de Paris ! Je suis ce projet depuis son lancement en 2017 et leur évolution est intéressante. 

Pour ce défilé, l'ensemble des créations a été réalisé grâce à des dons de tissus et de vêtements que font tout au long de l'année diverses marques et entreprises. Parmi eux : Louis Vuitton, Courir, Adidas, La Redoute ou encore Mugler.

"C'est grâce à nos mécènes, nos partenaires et nos donateurs que la Casa 93 peut se permettre d'être gratuite", indique Nadine Gonzalez, fondatrice de l’école, dans un article de France-Info. 

Pour rappel, l’objectif de l’établissement est de rendre plus accessible le milieu de la mode à des jeunes talents qui ne sont pas en mesure, pour des raisons financières ou d'acquis préalables, d'intégrer un autre établissement. 

“Nous formons des jeunes éloignés du système scolaire ou éloignés de l’emploi à une autre façon d’envisager la mode, même chose avec nos partenaires”, résume la fondatrice.

D’ailleurs, en avril dernier, Nadine Gonzalez, ancienne journaliste de mode a été décorée par la Médaille de Chevalier de l'Ordre National du Mérite pour son travail sur l’égalité des chances.

💸 Cash is king 

L’argent c’est le nerf de la guerre ! Pour préparer un défilé, il faut débourser en moyenne 50.000 euros (Mannequins, location de salle, décor). Cet article du Monde revient sur les difficultés financières des jeunes designers indépendants.

En France, des aides financières, comme celle du DEFI, une structure de soutien financée par une taxe sur les principales fédérations du secteur, peuvent aussi faciliter les choses. 

Mais pour joindre les deux bouts, les jeunes designers ont aussi appris à négocier sponsors et partenariats avec des marques d’envergure. Des poids lourds de la cosmétique – L’Oréal, Shiseido, Kiko – leur mettent ainsi fréquemment à disposition fards et équipes de maquilleurs, gagnant en échange une exposition en ligne et une réputation d’altruistes. Ce type de collab permet aussi une bouffée d’oxygène sur le compte en banque.

🔥 À ne pas manquer 

Lancement de Test&Work Talk ! Je suis trop contente de lancer ce format !

Rendez-vous le 11 et 12 octobre, pour les premiers #Test&WorkTalk, qui auront lieu dans le cadre de la Semaine de l'Entreprise Responsable et Inclusive (#SERI23), organisée par l'AFMD et le Medef du 9 au 13 octobre.

 💜 DE&I : Microsoft brise le tabou sur la diversité social et ethnique.

• Guest speaker : Didi Diarra, Senior Executive Recruiter, chez Microsoft et D&I Advocate, membre de l'ERG Origines. Elle nous racontera les coulisses de cette initiative. En attendant, vous pouvez lire cet article qui revient sur la démarche du groupe, juste là.

• Le 11 octobre de 12h30 à 13h30 sur Linkedin. Pour participer, c’est ici.

💜 Santé des femmes : les entreprises face à l’endométriose

• Mes deux invitées : Carine Kraus, Directrice exécutive de l'Engagement, membre du COMEX du Groupe Carrefour, et Élodie Placide, fondatrice & CEO - Clitty, une marque de produits sains pour simplifier les règles.

• Le 12 octobre à 12h30 à 13h30 sur LinkedIn. Pour participer, c’est ici.

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