20 % des patrons votent pour l'extrême droite. Et c’est grave !
La responsabilité de la tech - les conseils pour préserver votre santé mentale
La dissolution de l’Assemblée nationale et la montée de l’extrême droite ont plongé la France dans une grosse gueule de bois. Depuis, la résistance s’organise pour faire front commun contre l’ennemi : l’extrême droite !
Pour protéger ma santé mentale et survivre dans cette atmosphère anxiogène, j’ai décidé de me concentrer sur des actions positives.
🔍 4 initiatives qui ont retenu mon attention
🔹 Entreprendre, c'est politique - Dans le contexte actuel, il n'est pas possible de continuer en mode “business as usual”. À moins d'être totalement déconnecté ! C'est pourquoi Thomas Burbidge, coach business pour les freelances, lance le mouvement "Entreprendre est politique" avec d'autres indépendants comme Chloé Lecrivain, Léa Niang, Alexandre Dana, Brice Schwartz et Nina Ramen.
Envie de participer ? Rendez-vous le 24 juin pour une table ronde avec des ressources et des plans d'action visant à construire un avenir viable pour vous, votre entreprise et tous les êtres humains qui vous entourent.
🔹 Dénicher le vrai du faux - Avec la crise actuelle, les médias ont dû adapter leur ligne éditoriale. Streetpress va un peu plus loin en ouvrant ses portes aux entreprises et en proposant de les mettre en relation avec des journalistes et des experts afin de sensibiliser leurs collaborateurs sur l'impact du RN (Rassemblement National). Sachant que la situation politique est omniprésente dans toutes les conversations à la machine à café, ouvrir le débat en interne avec de vrais professionnels est une excellente idée !
🔹 S’outiller pour comprendre - C’est l’approche de MakeSense, un incubateur à impact engagé en faveur d’une société inclusive et durable, qui a lancé “Paumé·e·s dans ma dissolution”, un guide de ressources avec des conseils pratiques pour faciliter les démarches de procuration, trouver les bons mots pour convaincre ou organiser la résistance…
🔹 Influence positive - Depuis l’annonce des législatives, les influenceurs - souvent très lisses - oscillent entre engagement et consensus. Certains appellent simplement à voter, d’autres, comme Sally, Léna Situations ou Natoo, affichent des positions plus marquées. Et ça fait du bien ! En arrière-plan, un groupe tente de mobiliser contre l’extrême droite.
Pour éviter les faux pas, l’agence d’influence Perrineam accompagne les créateurs de contenus qui souhaitent s’engager sur des sujets tels que la justice sociale ou le climat. Cette initiative a déjà réuni près de 250 influenceurs.
🔥 Les sujets qui fâchent
Pour France Info, le sociologue Jean Viard explique comment le Rassemblement national est devenu le grand parti du monde du travail. Il remarque aussi que de plus en plus de femmes des milieux populaires votent pour l'extrême droite, ce qui n'était pas le cas avant. L'inflation, les soucis de niveau de vie et les fins de mois difficiles les poussent vers le Rassemblement national. Aujourd’hui, 20 % des patrons votent pour l'extrême droite, qui semble adopter un certain réalisme économique.
Dans le contexte actuel, Les Echos pointe aussi le silence criant des PDG qui restent très prudents pour éviter des réactions contre-productives. Les big boss des multinationales craignent que prendre position provoque des divisions internes et aliène certains clients. Toute prise de position pourrait créer des tensions entre pro et anti au sein de l'entreprise.
Côté écosystème, des organisations comme France Digitale et Diversidays, ont pris la parole pour s’engager contre l’extrême droite. Dans un contexte politique aussi difficile, le silence n’est pas une option !
🚀 Une tech engagée et responsable
Sans doute influencée par les étudiants en pleine épreuve de philo - une matière que j’ai adorée au passage - je vous partage cette tribune de Gérald Holubowicz, journaliste-fondateur du Synth, un média tech indépendant qui s’interroge sur la responsabilité de la tech dans l’évolution de l’extrême droite.
Dans les premières lignes de son édito intitulé "Résistance", l’auteur commence par une analyse de l’impact des réseaux sociaux. Il explique par exemple comment “de X à Facebook en passant par TikTok, les communautés d’extrême droite tirent parti depuis des années de ces espaces de parole publique et de l’effet d’amplification qu’ils offrent en nourrissant des discours racistes, antisémites, misogynes, sexistes, masculinistes, homophobes, transphobes ou classistes, et se servent de tous les outils possibles pour convaincre de rejoindre leurs rangs”. Très juste !
Politique Tik Tok
Dernier exemple en date : la course à la popularité de Jordan Bardella qui a tout misé sur une politique TikTok. Aujourd’hui, le Président du Rassemblement national revendique plus de 1,6 million d’abonnés sur la plateforme. Non, vous ne rêvez pas ! Dans cet article, The Information analyse la stratégie des médias sociaux de la rock star de l’extrême droite qui maîtrise les codes et jouit d’un bon capital politique et numérique personnel. Toujours sur les réseaux sociaux, dans ce post Instagram, @jnournaliste analyse comment les partis politiques puisent dans la pop culture pour véhiculer leurs idées.
Bien évidemment, impossible d’évoquer l’impact des réseaux sociaux dans la montée de l’extrême droite sans mentionner le positionnement très problématique des plateformes, notamment Méta qui décide de limiter l’apparition de contenu politique, y compris les publications sur des questions sociales, dans les flux recommandés.
Citoyenneté quotidienne
Je suis totalement d'accord avec Gérald Holubowicz qui rappelle qu'en fermant les yeux, en trouvant des excuses, en intellectualisant chaque manquement, "nous aidons collectivement l’extrême droite, ici ou ailleurs, à ancrer leurs valeurs nauséabondes au cœur des outils numériques".
Et d’ajouter : “Non, la tech n’est pas neutre et ses acteurs doivent se positionner en transparence face aux outils qui aident les extrêmes à se développer. Il s’agit donc d’exercer une forme de citoyenneté quotidienne pour dénoncer ces mécaniques perverses et lutter concrètement contre les groupes d’extrême droite, les communautés coagulées autour des valeurs portées par ces courants de pensée. Clair et limpide.
Sentiment de déclassement
La folle vague de l’IA et les investissements à gogo seraient-ils responsables de la situation actuelle ? Dans son édito, l’auteur fait référence à une étude publiée par Massimo Anelli, Italo Colantone et Piero Stanig en juillet 2019 qui explore l’impact de l’adoption des robots sur les résultats électoraux dans 14 pays d’Europe occidentale entre 1993 et 2016.
Guess what ?! Cette étude montre comment l’exposition à l’automatisation influence le comportement de vote, orientant significativement les électeurs vers les partis nationalistes et d’extrême droite en Europe occidentale. Sentiment de déclassement, d’obsolescence, de rejet, de prolétarisation, le numérique provoque des effets concrets sur les visions politiques.
Le chiffre
66%
C’est le pourcentage de 25-34 ans qui n'ont pas voté aux Européennes. Le taux d'abstention des 18-24 ans atteint 53 %, selon Elabe. En revanche, les plus de 50 ans n'ont qu'un taux d'abstention de 37 %. Tout est politique, donc il est urgent d’aller faire entendre notre voix aux prochaines législatives.
✈️ Vu d’ailleurs
🔷 Game Over - Après la fermeture de Diversity VC l’an dernier, cette fois, c’est Tech Talent Charter, une organisation engagée en faveur d’une tech inclusive, qui annonce la fin de l’aventure. Et pour cause : suspension d’initiatives par les entreprises et diminution de leur budget !
💡 La leçon à retenir : Malgré toute la bonne volonté et les grandes actions de communication, l’engagement des entreprises reste beaucoup trop timide. Et pour preuve, seulement 7 % des organisations construisent réellement une culture diverse et inclusive sur le lieu de travail, selon le dernier indice DEI européen d'EY mené en partenariat avec FT-Longitude.
🔷 Incroyable mais vrai ! Wells Fargo, une grande banque américaine, a licencié une douzaine de salariés qui utilisaient des “mouse jigglers”, des simulateurs de mouvements de souris, pour contourner les contrôles à distance mis en place pendant la période de télétravail. Ils ont été démasqués grâce à un logiciel de surveillance.
💡 La leçon à retenir : Je suis une grande fan du télétravail, mais ça ne fonctionne que si tout le monde joue le jeu. Malgré les dérives, il est important de rappeler que le télétravail a permis de réduire le racisme quotidien en entreprise.
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