En ce moment, l’actualité reste assez morose, mais je suis dans un mood assez feel good. Pour vous transmettre cette belle énergie, j’essaie de vous partager des initiatives qui donnent une lueur d’espoir, et ce, même si la situation globale n’a rien de réjouissante !
🇪🇺 Carton rouge pour l’Europe, mais…
Une récente étude de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, publiée le 25 octobre dernier a annoncé des chiffres assez inquiétants sur l’évolution massive du racisme en Europe. En 2016, 39% des personnes interrogées déclaraient “avoir été victimes de racisme au cours des cinq dernières années”, contre 45% aujourd'hui.
Sauf que, voyons le verre à moitié plein. L’enquête révèle aussi de grandes disparités au sein des 13 pays. Et bonne nouvelle : la France progresse ! Ce chiffre est de 37%, soit une baisse par rapport à 2016 (46%).
En revanche, 48% des personnes interrogées ont déjà subi un profilage racial de la part de la police dans l'Hexagone, une situation déjà dénoncée en mai par l'ONU. Pour plus de détails, c’est ici.
🚀 En marche vers 2024 !
Deux jours après la sortie du rapport, vendredi dernier, c’est Elisabeth Borne qui est de retour avec de grandes annonces sur les initiatives du gouvernement pour traquer les pratiques discriminatoires au sein des grandes entreprises.
Concrètement, que va-t-il se passer ?
D’ici le début de l’année prochaine, la France prévoit le déploiement d'une campagne de testing avec un focus sur l'accès aux stages et à l'emploi. À noter que ce nouveau programme de sensibilisation prévoit également un volet sur les discriminations en matière d'accès au logement et aux prêts bancaires.
Pour le gouvernement, l’objectif est d'identifier les bons élèves, d'accompagner les entreprises qui souhaitent améliorer leurs pratiques et de dénoncer les comportements discriminatoires avérés.
Mais, comment ça marche ?
L’idée est de tirer au sort, chaque année, un certain nombre de grandes entreprises, dans lesquelles “des équipes d’universitaires” réaliseront des opérations de testing, a expliqué Olivier Dussopt, le ministre du travail, qui veut également profiter de ce dispositif pour lutter contre les discriminations liées à l’âge.
“L’objectif n’est pas de faire du ‘name and shame’ ou de la stigmatisation, a prévenu Olivier Dussopt, mais bien de mesurer à l’échelle d’une société comme la nôtre quels sont les biais et les stéréotypes qui peuvent freiner l’accès à l’emploi des seniors.”
Rien de nouveau sous le soleil 🌞
En effet, cette annonce s’inscrit dans la continuité de la présentation du plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine publiée en début d’année. Pour ceux qui veulent aller, plus loin voici le plan détaillé du programme du gouvernement, publié en janvier 2023.
Dix mois plus tôt, Elisabeth Borne avait annoncé vouloir systématiser le recours à ces campagnes de testing pour protéger les salariés contre les discriminations au travail.
La genèse
Cette action fait également suite à plusieurs opérations :
En 2016 dans 40 entreprises de plus de 1.000 salariés, AccorHotels et Courtepaille ont ainsi été épinglées pour discrimination à l’embauche.
Entre octobre 2018 et janvier 2019, dans une autre campagne de testing, sept entreprises, dont Air France, Accor et Renault, ont été pointées du doigt pour “présomption de discrimination à l’embauche”.
Mystère et boule de gomme
Reste à savoir si le gouvernement cédera une nouvelle fois à la tentation du “name and shame” dans le cadre de son nouveau dispositif de lutte contre les discriminations au travail.
Mais, comment ne pas se retrouver sur le mur de la honte ?
Aucun doute que la marque employeur des mauvais élèves prend en un gros coup. Pour les entreprises qui ont envie de prendre les devants, c’est le moment de renforcer votre stratégie d’inclusion.
💡Voici quelques conseils utiles :
Sensibilisation et formation : C’est le bon timing pour organiser des séances de sensibilisation sur les différentes formes de discrimination et leurs conséquences. Encouragez la participation des employés à des formations DE&I pour construire des espaces inclusifs.
Revoir les process : Prendre le temps d’analyser vos pratiques de recrutement et s’assurer d’avoir une politique interne qui favorise l'égalité des chances. En gros comment s’assurer que le recrutement soit basé sur des compétences et l'expérience plutôt que sur des critères subjectifs.
Audit (Data is key !) : Pas de recette miracle. Pour progresser, il faut faire des évaluations internes pour détecter toute forme de discrimination, identifier les préoccupations des employés et (surtout!) prendre des mesures concrètes.
Se donner les moyens de ses ambitions : Une culture d'entreprise qui valorise la diversité et encourage le respect mutuel se construit sur le long terme. Créez un environnement où chaque individu se sent écouté, respecté et valorisé est un travail de longue haleine.
Ce que je recommande :
💸 Cash is queen ! Dans l’article sur les discriminations au travail : le gouvernement accélère sur la traque des grandes entreprises. L’article de Capital analyse les différentes enveloppes allouées à cette problématique.
Le gouvernement annoncé un fonds doté de 300 millions d’euros pour permettre aux associations de remobiliser les publics les plus éloignés de l’emploi. “Il est inacceptable que certains noms ou certaines adresses puissent condamner au chômage”, a déclaré Elisabeth Borne.
Nightmare. Pour avoir plus de détail sur la situation du racisme au sein de l'UE, c’est ici.
Rolling my eyes. Je vous avais déjà parlé des disparités dans le financement des fondatrices de start-up. Mais selon un récent article de Sifted, cette disparité s'étend même au financement de la femtech, l'un des secteurs les plus dominés par les femmes dans la création d’entreprise.
En effet, les fondateurs de femtech ont levé plus d'argent que leurs homologues féminines au cours de chacune des 5 dernières années, selon les données de PitchBook.Et ce malgré le fait que plus de 70 % des entreprises de femtech sont fondées par des femmes.
En cause, ce sont les startups qui traitent de la fertilité et du traitement du cancer qui collectent le plus d'argent, et ce sont des domaines dans lesquels les fondateurs masculins s'impliquent le plus.
38 millions d’euros. C’est la somme levée par les start-up ultramarines ces huit dernières années. Tels sont les chiffres annoncés lors de la 8e édition du Concours Innovation Outre-mer, créé en 2015 par l’incubateur Outre-mer Network, présidé par Daniel Hierso. La mission : aider les pépites de la French Tech ultramarines à bénéficier du même éclat les start-up hexagonales. Je vous invite à lire l’article de Sélène Agapé pour 20 minutes, juste là.
Role modèle. Récemment, j’ai découvert le parcours de Monique Woodard Unveils, fondatrice de Cake Ventures, un fonds américain seed et pre-seed.
Avec un véhicule de 55 millions de dollars, Monique Woodard est axée sur l'investissement dans des start-up dirigées par des entrepreneur·e·s issu·e·s de communautés sous-représentées. Au-delà du financement, elle les aide aussi à surmonter les défis auxquels ils·elles sont confronté·e·s. Je vous laisse jeter un coup d’oeil juste là ici.
Allez, on se retrouve en novembre ! Et encore une fois, merci du fond du cœur à ceux et celles qui me lisent. Ceux qui prennent le temps de m’écrire des mots d’encouragement, de me faire des recommandations. Ceux et celles qui suggèrent une autre grille de lecture ou partage leur désaccord aussi avec bienveillance.
Je suis à l’aise avec les différences d’opinions, tant qu’on se respecte ! D’ailleurs, j’ai pris une décision radicale, pour préserver ma santé mentale, je ne réponds pas et ne discute pas avec les personnes désobligeantes.
Enfin, le meilleur moyen de me soutenir, c’est de la partager à vos collègues, ami·e·s, managers, ou conjoint·e·s. Je suis toujours très touchée quand des lecteurs·tries me racontent des anecdotes et des bouts de discussions qu’ils ont eues avec leur mari, copine, RH. Je suis ravie de vous donner de la matière solide pour animer vos échanges.
Allez, c’est le moment de filer à l’aéroport en direction de Paris. Et oui, je fais du teasing, mais j’ai deux bonnes nouvelles à vous annoncer le mois prochain ! Stay tuned.