Justice sociale : ces entrepreneur·e·s qui changent la donne
Levée de fonds des entrepreneurs sociaux, Décryptage de la CSRD, 5 offres d'emploi à impact
Ce mardi 20 février est rythmé par la Journée mondiale de la justice sociale L'occasion de rappeler l'importance (et l'urgence) de s'engager contre les inégalités et de promouvoir l'égalité des genres, l'éradication de la pauvreté, l'accès à l'éducation, à la santé et à l'emploi de chacun.
Dans cette édition, nous verrons comment l'entreprise peut y participer, notamment avec la CSRD (Corporate Sustainability Reporting), la nouvelle loi européenne ayant pour objectif de restructurer les normes extra-financières.
Mais avant d'aller plus loin, impossible de commencer cette newsletter sans un hommage à Robert Badinter, symbole de la justice sociale. Comme un baume au cœur et une lueur d'espoir en faveur de l'humanité, je vous invite à revoir le discours du père de l'abolition de la peine de mort, disparu le 9 février dernier.
💡Au programme :
Badass Queens
Décryptage de la CSRD
Lead by example
Make Money Great Again
5 offres d’emploi à impact à découvrir
Badass Queens
Pour continuer avec les figures inspirantes, voici 4 nanas ultra badass engagées en faveur de la justice et de l’inclusion sociale qui font du bien à notre société.
La geek de la justice sociale - En 2017, Souad Boutegrabet a lancé DesCodeuses, une association et une école de formation aux métiers du numérique à destination des femmes éloignées de l'emploi. Son objectif : agir pour l’équité et permettre à des femmes issues de quartiers prioritaires de se former au code informatique pour ensuite décrocher un emploi.
Business for all - Hawa Dramé est la fondatrice de Time2Start (T2S), un incubateur dédié aux entrepreneurs issus des quartiers populaires et de la diversité, lancé en 2019. Pour pallier aux difficultés financières, elle a aussi lancé le fonds SENS, qui accorde des prêts d'honneur à taux zéro.
The Fugees - Née en Chine, Jean Guo immigre avec ses parents aux États-Unis à l'âge de 5 ans. En 2016, elle a cofondé Konexio, une école du numérique pour favoriser l’inclusion des personnes réfugiées ou en situation de grande exclusion avec Binta Jammeh.
Sistech - Joséphine Goube, fondatrice et directrice générale de l’association Sistech (ex CEO de Techfugees). Avec cette nouvelle activité lancée en 2018, la jeune femme permet à des centaines de femmes réfugiées, à travers différents programmes d’inclusion, de développer des compétences dans les secteurs de la tech et du numérique et parfois même d’y trouver un emploi durable.
La CSRD en 5 points
La journée mondiale de la justice sociale est aussi une belle occasion de revenir sur la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Cette nouvelle norme européenne - applicable depuis le 1er janvier 2024. Voici un petit décryptage pour ceux et celles qui n’ont rien pigé !
1 - Concrètement, de quoi parle-t-on ?
Il s’agit d’une nouvelle conformité des reportings extra-financiers. En clair, avec cette obligation les grandes entreprises et les PME cotées en Bourse doivent désormais rendre des comptes sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
2 - Qui sont les concernées ?
Dans la première vague, les entreprises de plus de 500 salariés vont publier un rapport en 2025 sur l’année 2024. L’année suivante, ce sera au tour des sociétés de plus de 250 salariés puis les PME européennes et non européennes cotées. À terme, près de 50 000 sociétés seront concernées.
Panique à bord ? Normalement, “les entreprises travaillent sur ce sujet depuis des mois”, rassure Fabrice Bonnifet, président de l’Association des directeurs du développement durable. Un des rares qui y voient une opportunité de compétitivité. Pour d’autres il s’agit d’un énième fardeau administratif.
3 - Petit mémo rapide, vous êtes concernés si vous avez :
40 millions d'euros de chiffre d'affaires net
20 millions d'euros d'actifs totaux
250 employés ou plus
4 - Comment ça marche ?
Les entreprises concernées devront respecter le principe de “double matérialité”. Au-delà des KPI financiers, elles vont aussi évaluer les conséquences sociales et environnementales de leurs activités sur toute leur chaîne de valeur : fournisseurs, distributeurs, clients, relations d’affaires…
Les organisations doivent ensuite imaginer des plans de transformation. La RSE ne peut plus se concevoir indépendamment du modèle économique de l’entreprise”, indique ainsi Delphine Gibassier, spécialiste de la CSRD à Ouest-France. Espérons que cela permettra de ralentir les opérations greenwashing ! Affaire à suivre.
5 - Mais au fait, à quoi ça sert ?
La CSRD a pour but d’harmoniser le reporting extra-financier des entreprises de l’Union européenne avec des normes universelles claires. L’idée est d’avoir un tronc commun qui permet aussi de récolter des informations complètes, précises et fiables. Cette collecte de données s’inscrit également dans une politique de transparence des entreprises en matière de durabilité.
Côté business, l’accessibilité des extra-financières permet aux parties prenantes (clients, partenaires commerciaux, investisseurs…) de s’informer sur les impacts sur l’environnement de chaque entreprise concernée et les mesures que ces dernières mettent en place pour s’améliorer. Pour faire court, il sera plus facile de savoir qui fait quoi ?! Pour le numéro sur les achats inclusifs.
🔥Warning. Avec cette nouvelle directive, je constate une fois de plus que le discours est très orienté sur l’environnement, en minimisant la partie sociale. Comme d’habitude, le social est le parent pauvre de l’ESG, alors que ces deux briques sont essentielles à la transformation des organisations. J’ai hâte de voir comment les entreprises vont s’organiser et faire tronc commun sur ces problématiques.
Data box
Pour ceux et celles qui prévoient d’en faire le nouvel étendard du bullshit… Je rappelle - rabâche - qu’au-delà des actions de communication sans intérêt, les politiques ESG ont un impact réel sur le bien-être des collaborateurs et la culture de l'entreprise. Et pour preuve, quand elles sont prises au sérieux :
60 % des collaborateurs se sentent plus motivés au travail lorsque l'employeur prend en considération leur bien-être physique et mental au bureau.
Une démarche Qualité de Vie au Travail (QVT) pourrait réduire de 25 % l'absentéisme au travail.
Les dépenses liées aux problèmes de santé des salariés pourraient baisser de 25 %.
La productivité des salariés heureux pourrait augmenter de 12 %.
💜 Partenariat éditorial - Mixity, le leader français de la mesure de l'impact diversité et inclusion 💜
Envie de vous lancer, mais vous ne savez pas par où commencer ? Je vous invite à découvrir Mixity Diag, le nouvel outil de mesure des performances sociales, conçu par Mixity pour aider les organisations à répondre aux exigences CSRD. Les quatre nomenclatures du volet social sont prises en compte (main-d’œuvre propre à l’entreprise, travailleurs (f/h/nb) de la chaîne de valeur, communautés affectées, utilisateurs et consommateurs finaux).
Le plus ? Avec Mixity Diag, les entreprises peuvent aussi évaluer leur stratégie DE & I, tout en respectant les nouvelles exigences de reporting extra-financier. Elles pourront avoir une image claire de l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes dans les postes de direction, le nombre d'accidents, de blessures et de décès liés au travail, le nombre de jours perdus pour cause de blessures, d'accidents, de décès ou de maladie, le pourcentage d’hommes et de femmes déclarés en situation de handicap.
Toutes ces informations sont extrêmement précieuses pour définir les axes d’amélioration et le cap de votre stratégie d’inclusion. Pour avoir une démo, c’est par ici.
Lead by example
Plein d'optimisme quant à l'idée que le monde du travail peut être autre chose qu’un enfer sur terre, voici une sélection d'initiatives en faveur de la justice sociale qui ont attiré mon attention.
Opération Phénix, un dispositif pour faire le lien entre les diplômé·e·s des universités et les grandes entreprises.
Le forum NQT qui met en relation les jeunes diplômés des quartiers défavorisés et le monde corporate.
ViensVoirMonTaf, une association qui aide les élèves de 3e de REP (Réseau d'éducation prioritaire) à trouver le stage de leur rêve.
You and ME, une tournée des formations et opportunités de carrière dans les métiers de la Création, de l’Artisanat et de l’Expérience Client au sein des Maisons du groupe LVMH, parrainée par Tony Parker.
Souvent peu visible, il existe pas mal d'actions qui font le lien entre les jeunes talents et le monde corporate. Par exemple, Publicis offre des stages réservés aux étudiants en BTS pour recruter davantage d'enfants d'ouvriers, Ba&sh propose des bourses pour aider les femmes des quartiers prioritaires à devenir développeuses, et KPMG propose des partenariats avec des lycées pour accompagner l'insertion professionnelle des jeunes en Bac pro et BTS. Plus de détails ici.
Impossible de faire cette newsletter sans parler des actions d'acteurs phares de l'écosystème comme Mozaïk RH, Les Déterminés ou encore Diversidays qui a levé plus d'un million pour aider les entrepreneurs issus de la diversité.
Make Money Great Again
Quand on parle d’entrepreneuriat social, on pense souvent à des actions philanthropiques. Voici 3 entrepreneurs engagés en faveur de la justice sociale qui ont levé des fonds.
Eache One, une plateforme de recrutement pour les personnes réfugiées revendique un tour de table de 8,6 millions.
Vendredi, une plateforme de sensibilisation et d'engagement des salariés a levé 4,4 millions d'euros
Day One, qui veut aussi booster l'engagement social en entreprise pour (re)motiver les salariés a levé 1,7 million d’euros.
5 offres d’emploi à impact
Chef de projet mesure d'impact extra-financier - La Banque Postale. (CDI)
Directeur/trice d’investissements à impact - Inco (CDI)
Chargé de mission impact RSE F/H - Les Entreprises s’engagent (CDD)
Analyste Private Equity - Impact Partners (Stage)
Stage analyste junior - Makesense (Stage)
*Attention, ces offres sont pertinentes, mais je ne peux absolument pas garantir que ces entreprises soient 100% inclusives.
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